vendredi 10 décembre 2010

Savez-vous planter les sous? à la mode... à la mode...


De temps en temps un soupçon de démocratie montre le bout du doigt. Et c'est passionnant.
Cette fois encore aux USA, c'est le montant des aides aux banques entre fin 2007 et mi 2010, c'est-à-dire le plus fort de la crise financière. 

Grâce au sénateur socialiste du Vermont, Bernie Sanders, nous pouvons voir ce que mijote la Fed. Il a insisté pour savoir où allait l'argent des renflouages de la Fed. Il s'avère que non seulement des milliards de dollars sont allés à des banques européennes... mais d'autres milliards sont allés à des entreprises américaines qui faisaient semblant de ne pas avoir besoin d'aide.Goldman Sachs, par exemple.
Goldman est allé à la Réserve fédérale 212 fois entre mars 2008 et mars 2009, selon les documents de la Fed. La firme a récolté près de 600 milliards de dollars.
Morgan Stanley. General Electric. Citigroup. Tous sont dans le coup.
On apprend ainsi que les banques et les groupes les plus réputés, donc les plus solides, c'est évident, ont raflé reçu de la Banque Fédérale le joli montant de 3300 milliards de dollars.
La Fed, banque centrale du nouveau monde. Plaisant!
 
La Fed a sorti 3300 milliards de dollars de crédit pour racheter les mauvaises dettes des spéculateurs. Sans surprise, le prix de ces mauvais crédits a grimpé. Si bien que la Fed peut maintenant affirmer qu'elle n'a pas perdu un centime.
Ha. Ha. Quel sens de l'humour !
Maintenant, imaginons qu'au lieu de ses activités bancaires et spéculatives... Goldman cultive des choux. Disons que Goldman en a fait trop ; elle a planté bien trop de choux. Le prix a chuté... si bien que l'entreprise s'est retrouvée au bord de la faillite. La Fed intervient donc... et achète des choux par charrettes entières. Et que se passe-t-il ? Le prix des choux grimpe. La Fed regarde donc dans son hangar, et s'aperçoit qu'elle possède des tonnes de choux. Elle multiplie le prix des choux par ce qu'elle a dans ses stocks. Incroyable ! Elle n'a pas perdu un centime !
Les autorités sont censées poursuivre les opérateurs corrompus. Mais elles sont désormais au centre même du racket. L'infamie est au cœur du système.

Au fait, pour l'Europe, le montant est de 2000 milliards d'euros en 2009-2010. Compte tenu de la période de référence et du différentiel de change, c'est aussi bon. Comme les résultats des banques, avec ou sans Kerviel. Étonnant, non?

La Banque centrale européenne réplique ce tour de passe-passe sur le Vieux Continent. Elle rachète la dette de l'Irlande et de la Grèce. Et -- voyez-moi ça ! -- plus on en achète, plus le prix grimpe. Bientôt, la BCE -- avec des centaines de milliards de ce papier dans ses coffres -- sera en mesure d'annoncer qu'elle aussi a fabriqué de l'argent !

L'article ici.

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