Hocine Malti, algérien, ingénieur des pétroles, a participé à la création de la Sonatrach, dont il a été vice-président de 1972 à 1975. Il a écrit un livre sur l'histoire secrète du pétrole algérien.
La conclusion du livre montre le désespoir de la jeunesse face à la spoliation des richesses pétrolières du pays par une oligarchie qui ne reflète pas la démographie du pays. Ils préfèrent se jeter dans une immigration très hasardeuse vers les côtes européennes plutôt que mal survivre sur place.
Les manifestations de désespoir que l'on enregistre depuis les années 2000 montrent hélas que l'on est encore loin du summum de l'horreur. Les jeunes Algériens ont bien compris que les richesses en hydrocarbures de leur pays ne leur appartiennent pas, ne servent pas à faire leur bonheur, que dis-je, ne permettent pas leur survie. Et ils ne rêvent que d'une chose : fuir vers l'étranger. Y compris en se jetant à la mer, sur une embarcation de fortune, avec une mort quasi-certaine au bout du voyage. Ces jeunes disent : « Je partirai n'importe où, mais je ne resterai pas ici. Mieux vaut être mangé par les poissons de la Méditerranée que par les vers de la terre d'Algérie. » Quelle pensée horrible ! Dans quel gouffre de désespoir doivent se trouver ces hommes qui, à l'âge de 20 ou 25 ans, envisagent avec une telle froideur de mettre ainsi fin à leurs jours ?Et comment réagit le pouvoir face à ces tentatives de suicides collectifs ? Il jette en prison ces boat people d'un genre nouveau, qui se sont donné le nom très expressif de « harragas », ceux qui ont tout brûlé autour d'eux, passé, présent et avenir. Ceux qui ont perdu tout sentiment de tendresse ou d'amour, toute humanité vis-à-vis de leurs parents, leurs frères, leurs sœurs, leurs voisins ou leurs amis. Les quelques maigres biens qu'ils possèdent ne représentent plus rien pour eux, leur vie n'a plus de sens à leurs yeux.
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