lundi 8 novembre 2010

Banlieues, 5 ans après



Un article sur les deux maires qui ont affrontés les premières difficultés des émeutes de 2005. Ils ont eu un entretien avec Courrier International en partenariat avec BondyBlog dont je vous livre quelques extraits.
Les maires de Clichy-sous-Bois et Montfermeil sont Claude Dilain (PS) et Xavier Lemoine (UMP), donc d'origines politiques différentes.
L'article complet mérite vraiment lecture pour une meilleure perception de l'ambiance et des anecdotes concrètes reflétant la vérité des banlieues vue par des responsables politiques la vivant au quotidien.
Quelques extraits :
XL : [A propos des émeutes de 2005] J’ai vu des hommes mûrs, avec chez eux une violence dans les paroles. La colère ne venait plus de la même partie de la population, les jeunes, et j’ai senti que là, il se passait effectivement quelque chose. 

CD :   Les UTEQ [Unités territoriales de quartier] sont un exemple d’un dossier que Xavier et moi, on plaide à 150% ensemble. Et quand on parle de complicité et de fraternité, c’était manifeste lors de l’altercation avec le ministre de l’intérieur. Je me souviens de mots forts entre Xavier et Nicolas Sarkozy. Je lui ai dit : « Monsieur le ministre je pense exactement comme Xavier mais je préfère que ce soit lui qui vous le dise. » On ne pouvait pas ainsi me reprocher un clivage partisan. 

XL : Pour moi, les UTEQ c’est un produit qui a été bien réfléchi : ce sont des policiers volontaires formés, dédiés à un territoire et très polyvalents. Deuxième chose, il y a un délégué police-population qui est un officier de police à la retraite, qui travail en civil et qui est comme un poisson dans l’eau dans la population. Il fait un travail de proximité extrêmement précis, fin et efficace. Troisièmement, il existe une cellule de veille qui réunit tous les mois le procureur, le commissaire, l’éducation nationale, les bailleurs et les transporteurs. On reprend tous les faits de délinquance du mois et on regarde en amont et en aval tout ce que les uns et les autres peuvent faire tant en termes de prévention que de répression. Dans ces conditions on arrive à faire un véritable travail de fond qui porte ses fruits, même si ça demande un effort soutenu.

CD : On marche sur la tête. On demande aux gens de s’intégrer mais on les met dans les pires conditions qui soient pour le faire. On ne peut pas signer un contrat avec quelqu’un en lui demandant de s’intégrer si les conditions minimum, les plus simples, de bons sens, ne sont pas respectées. Si on demande d’apprendre la langue française, il faut en retour avoir les enseignements adaptés. Idem pour la transmission des valeurs républicaines. Le contrat est exigeant des deux côtés. 

CD : Mais à la question : que veux la société française pour ses marges ? je n’ai pas de réponse claire.

CD : Oui, franchement, on sait ce qu’il faut faire. Déjà, commencer par déconcentrer.
 
XL : Si on est incapable de faire respecter un minimum de vivre-ensemble, on va alors retrouver des ghettos et on va nous accuser de les avoir créés, par notre incapacité, au non du droit à la différence.


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