samedi 4 juin 2011

Paranoïa sécuritaire : ceux qui n'ont rien à cacher


Le développement des caméras de vidéo-surveillance est entré dans les mœurs des français. Apparemment, ceux-ci cherchent la sécurité et sont prêts à donner, en échange, un peu (!) de liberté. De celle qui a été conquise en 1789 par exemple.
Pourtant les études et expériences pratiques, au Royaume-Uni notamment, montrent l'inefficacité de ces systèmes.
Cet article, très bien documenté, reprend l'ensemble des thèmes associés et met en perspective ces deux notions de liberté et de sécurité, surtout avec leurs fausses perceptions.

Alors êtes-vous prêt(e)s à vous coucher avec une caméra au pied du lit?
[ ] toutes les enquêtes de criminologie démontrent clairement que l’espace le plus criminogène, c’est-à-dire où se commet le plus d’infractions dans nos villes contemporaines, ce n’est pas la rue, mais c’est notre domicile et surtout nos chambres à coucher. 
Nous avons là des milliers de victimes réelles, et pas hypothétiques.

Les études effectuées par des chercheurs indépendants concluent en effet toutes ou presque que la vidéosurveillance est globalement inefficace ou, plus précisément, que les caméras sont généralement aussi efficaces que des “boites en carton peintes en noires sur des poteaux” (voir aussi cet excellent dossier de Laurent Mucchielli et Tanguy Le Goff, deux des meilleurs spécialistes de la question).  

Cela fait maintenant 10 ans que je m’intéresse à la question, et je suis arrivé à la conclusion que la vidéosurveillance ne sert principalement qu’à rassurer les gens, et lutter, non pas contre la délinquance ou l’”insécurité“, mais contre le “sentiment d’insécurité” : les caméras permettent à ceux qui les ont installées de montrer qu’ils se sont saisis du problème… quand bien même cela ne change généralement pas grand chose en terme d’”insécurité“. 

Et n'oublions pas la phrase prophétique de Thomas Jefferson, homme d'état américain (1746-1826) :
"Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l’une ni l’autre."

L'article

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