Un billet invité sur le blog de Paul Jorion qui nous change du contexte strictement socio-économique. Comme on le sait, nous sommes confrontés à plusieurs crises.
Alors quelles en sont les causes selon l'auteur?
La première, c’est qu’elle valorise le travail.
Cette sacralisation contemporaine du travail est d’autant plus absurde
que nous nous sommes donnés les moyens, grâce à la science et à la
technologie, de nous épargner beaucoup d’efforts et que nous pourrions
nous permettre de travailler nettement moins tout en vivant bien.
Par ailleurs, relevons aussi que le concept même de travail n’existe
purement et simplement pas dans de nombreuses sociétés. Pierre Vernant,
faisait, par exemple, remarquer qu’il n’y a pas de mot en Grec ancien
correspondant à ce que nous appelons travail.
La deuxième manière dont notre société nous encourage à la
croissance du PIB tient aux techniques de marketing et à la publicité.
Chercherions-nous autant à consommer (et donc à autant travailler pour
produire) si nous n’étions pas soumis à cet intense conditionnement ?
J’ai la faiblesse de penser que non. Je pense que nous pourrions sans
doute retrouver un peu plus de sobriété dans nos désirs et investir
d’autres sources de plaisir que celles liées à la consommation.
Or nous savons qu’une bonne part de notre addiction consumériste vient
de là. Bien souvent, ce n’est pas tant la valeur d’usage de la chose qui
nous motive à l’acquérir, c’est sa valeur sociale, la façon dont son
acquisition peut, dans un parfait mimétisme rivalitaire, nourrir notre
valeur différentielle par rapport à autrui, notre image de nous-même,
notre Ego. Les firmes publicitaires le savent fort bien et en usent tant
et plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire